Une Fille prodigue

France Léa témoigne du surgissement de l’absolu et de l’émerveillement devant cet inépuisable jaillissement de la vie qui se vit en soi dans le lâcher-prise, mais aussi de la souffrance de ce qui en nous refuse de disparaître.

" Ces " carnets " de France Léa, chanteuse, comédienne, conteuse, ont un goût de joie. " Quelque chose en moi m'émeut ", écrit-elle : et l'on songe à ce corollaire au commandement évangélique d'aimer autrui comme soi-même, que rappelait Simone Weil : s'aimer soi-même comme un étranger, comme le premier pauvre dont nous devons répondre, comme si nous étions à nous-même notre prochain, dépouillé, laissé pour mort, sur la route de Jérusalem à Jéricho.
" JE NE VEUX PAS HAIR ", écrit-elle en majuscules : " un point d'Amour pur en moi ne haït pas ". La haine est une facilité, le pire des lieux communs : il s'agit de sortir de l'ombre, et d'abord de " l'ombre portée du passé ", ce passé que l'auteur appelle " mon fou " et dont elle écrit pour se défaire. Le passé est une illusion, il y a un péché de mémoire dont on ne parle jamais, qui consiste à négliger le présent pour cette ombre, et quel péché peut être pire, puisque le présent est un présent de Dieu, et qu'en méprisant le présent, c'est Dieu que nous ignorons - et nous-mêmes ? " Connaître ce qui, m'a comblé de JOIE en pleine souffrance. Connaître ce qui , au cœur de moi-même et de toute chose, m'aime et me vient en aide. Reprendre connaîssance par reconnaissance ". Il y a dans ces pages une invincible fragilité qui apprend beaucoup - la reconnaissance est aussi celle du lecteur. " Ph. Barthelet